Bon dieu, j'y crois pas
il y a deux semaines, lorsque j'ai réparé le delco de ma 605 et que je l'ai enfin ressortie de sa longue léthargie - presque 4 mois sans rouler ! -, l'effet a été tellement saisissant que j'en avais écrit un long et passionné roman comme celui de Greg. Après réflexion, je n'ai pas osé le poster sur le forum, me disant bien que je n'allais pas être pris au sérieux par ceux qui utilisent leur 605 au quotidien, et n'ont donc pas ce recul avec cette voiture, cette reprise en main après un long abandon, des habitudes changées par l'utilisation d'autres véhicules, aussi intéressants puissent-ils être.
Je me suis permis tout de même de glisser subtilement dans les messages adressés à Nath sur le tchat concernant ma 605, quelques métaphores tirées du récit que j'avais préparé, comme un test sur la qualité de ma prose, tu te souviens Nath ?
Greg, nous faisons partie des chanceux qui, grâce à plusieurs autos, peuvent les redécouvrir à chaque fois qu'ils les ressortent du garage après un petit abandon... avec une atmosphère chaque fois renouvelée, comme si l'on s'asseyait pour la première fois dans ce magnifique ancien haut de gamme.
C'est également le rituel salvateur du dépoussiérage de la carrosserie, qui révèle comme par magie l'éclat de la pierre argentique, vous savez, le mica incrusté dans la peinture métallisée que l'on dénomme ainsi "peinture nacrée", et qui lui donne un aspect irisé, la couleur changeant en fonction de l'angle de vue et de la lumière... Une pure merveille de finition qui m'a laissé à plusieurs reprises rêveur devant le rouge vulcain nacré de ma belle alors que le soleil accrochait la montagne voisine, jetant ses rayons de soleil presque à l'horizontal !
Et ce démarrage au quart du tour, piégeant mes pensées du moment : "oh, il n'a pas démarré depuis des mois ce V6, il va sûrement hoqueter !"
NON, il démarre comme s'il sortait de l'usine, et je me détends alors dans le cuir pleine fleur de ma belle et tendre, si moelleux - en rapport au cuir "sportif" des sièges Recaro du coupé 406 - délivrant son odeur ennivrante, longtemps emprisonnée dans l'habitacle resté clos, et je me prends alors à caresser les coûtures du volant du bout des doigts, comme s'il s'agissait de la dentelle d'une jolie femme... Non, je ne peux vous raconter la suite, l'extase du voluptueux V6 qui ne demande qu'à donner de la voix, les mots pour décrire le plaisir pris au volant de cette voiture en deviendraient indécents !