En 1891, la 1è voiture à essence sortie en France fût une Panhard et Levassor. Cette marque est surnommée "la doyenne d'avant garde".
Je passe rapidement l'histoire des fameux moteurs sans soupapes (l'admission d'air / essence et l'échappement du cycle à 4 temps étaient permis par le mouvement de chemises oscillantes autour des cylindres, ce qui permettait de découvrir ou de fermer des lumières un peu comme sur les moteurs 2 temps).
Après guerre est apparu le bicylindre refroidit à air d'abord en 600 cc, jusqu'au 850 cc des Dyna Z, PL 17 , et 24.
Il faut se rendre compte qu'en version "Tigre" , ce petit bicylindre crachait 60 cv, soit l'ahurissant "rendement" pour l'époque de 70 cv au litre.
La PL 17 a été ainsi nommée: P comme Panhard, L comme Levassor, 17 = 5 cv + 6 places + 6 litres au 100. Oui vous avez bien lu: 6 vraies places 3 devant et 3 derrière, avec un grand coffre, une longueur très proche de celle de nos 605, pour un poids divisé par 2: 830 kg!!
Bref c'est une voiture spacieuse et confortable, performante pour l'époque.
J'ai récemment cherché une 17 BT (berline Tigre) de 1965 -une des dernières sorties- en Dordogne , avec l'amicale complicité de Fifi qui est allé reconnaitre ma cible, en Dordogne.
62 000 km au compteur, et les fiches cartonnées des vidanges tous les 3 000 km semblent en témoigner.
On trouve facilement quasi toutes pièces, sauf les fameux vilebrequins, gros point faible de ce moteur à cause de le conception de la lubrification que je qualifierais de sensible, vu mes sentiments par rapport à cette oeuvre; des qualificatifs plus "durs" peuvent être utilisés par des profanes.
L'architecture de ce flat-twin est tout à fait similaire à celui de la 2 cv Citroën, constructeur qui rachetera puis fermera la marque en 1967 (il ne fallait pas concurrencer la GS, n'est-ce pas !)
Mais il y a certaines originalités:
le pignon d'arbre à cames - à dentures en chevron- est en céloron, bois bakélisé qui ne résiste pas des dizaines d'années dans l'huile (il est fortement conseillé de le remplacer par un pignon en alu)
Le rappel en fermeture des soupapes se fait par une barre de torsion pour chaque cylindre (on évite les ressorts hélicoïdaux qui s'affolent à hauts régimes).
Il faut nettoyer les "larmiers" (sortent de cuvette) qui amènent l'huile lubrifiant les têtes de bielle, et font en passant office de filtre centrifuge efficace en ramassant toutes les poussières générées par l'usure du moteur, lubrifié autant par barbotage que par la pompe à huile.
je passe sur de nombreux détails originaux d'une concption réputée fragile, mais en réalité performante et nécessitant de la maintenance rapprochée , tout comme un célèbre modèle que nous connaissons bien de Peugeot!!!
Mon modèle est le haut de gamme -(Confort S) compte-tours, montre, plafonniers, lecteur de carte, boite à gants à couvercle, lave-glace (oui, c'était une option en base!!).
L'auto est actuellement en pièces (j'ai tout démonté, avec moultes photos et notes, + les documents techniques constructeurs); je termine le bilan pièces pour une reconstruction correcte.
J'espère pouvoir la sortir au printemps; mais il y a du taf!!